Quelques conseils
Il n'y a que deux solutions face à un pervers narcissique.
La première : rester et se soumettre, accepter la domination en ayant conscience d'aller, à plus ou moins brève échéance, vers la destruction. Bien sûr, vous pouvez si vous en avez la force et le courage mettre en place des techniques de contre-manipulation telles que préconisées par Mme Nazare-aga : Faire le deuil d'une communication idéale ; établir une communication floue et superficielle consistant à ne pas s'engager**. Ces techniques permettent de désamorcer la crise et parfois de piéger l'agresseur. Il ne s'agit pas de devenir manipulateur à son tour ; contre-manipuler consiste à s'adapter à chaque instant au manipulateur pour s'en protéger, c'est épuisant, et peut entraîner des troubles psychosomatiques comme réponses à l'agression.
La deuxième, la plus raisonnable : partir et se libérer ; c'est très difficile, car cela ne peut se faire que dans la douleur et la culpabilité, sachant que le bourreau n'abandonne jamais sa victime sans réagir. Mais c'est le seul moyen de guérir, de se retrouver, en sortant du piège et en le dénonçant.
Lorsque la victime décide de combattre, elle entre en guerre : il lui faut abandonner son idéal de tolérance, admettre que son adversaire présente un trouble du comportement dangereux pour elle et les siens ; il ne faut plus chercher d'explications à tout prix, c'est être amené à se justifier sans en avoir besoin, c'est acculer l'autre à des agressions de plus en plus destructrices.
Il faut résister psychologiquement, c'est là que nous pouvons intervenir avec des groupes de soutien et notre écoute.
Il faut faire intervenir la justice. Votre cas ne s'apparente à aucun autre cas, vous aurez à lutter contre l'incompréhension, y compris celles des magistrats, sachez vous entourer, soyez vigilants et attentifs, il y va de la réussite de votre procès.
Vous n'avez rien à attendre de votre adversaire, (un individu pervers est constamment pervers, il est fixé dans ce mode de relation à l'autre et ne se remet en question à aucun moment *.), aucun compromis n'est possible, il vous faut devenir attaquant, agir, parler, sortir de l'isolement. Comme le préconise Mme Hirigoyen, il faudrait obtenir des ordonnances juridiques rigides interdisant tout contact entre les deux parties* ; ce qu'aux USA et au Canada ils appellent "protectives orders" ou "peace bonds", ce sont des mesures de protection obligeant le harceleur à un code de bonne conduite, il peut même se voir interdire tout contact avec la victime et sa famille, et être obligé de rester à une certaine distance de sa maison, son lieu de travail ou son école.
Pour l'instant nous ne pouvons que suggérer ces mesures à titre de conseil, un jour nous aurons les mêmes possibilités de défense et de reconnaissance du préjudice. En attendant vous devez continuer à vous battre.
P.S. N'hésitez pas à porter plainte si nécessaire (acte enregistré, dont vous gardez une copie), c'est préférable à la main courante, qui n'a pas valeur de preuve en justice.