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 Enlevement, rétention abusive d'un enfant par un parent...

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MessageSujet: Enlevement, rétention abusive d'un enfant par un parent...   Enlevement, rétention abusive d'un enfant par un parent... EmptyJeu 24 Jan - 15:05

de ACALPA bien sur Very Happy

CONSÉQUENCES PSYCHOLOGIQUES DE L'ENLÈVEMENT ET DE LA RÉTENTION ABUSIVE D'ENFANTS PAR UN PARENT, À LA SUITE D'UNE SÉPARATION.



Communication présentée à l'Assemblée Nationale, le 18 novembre 1999, Paris


par Hervé CHAPELLIÈRE psychologue-psychothérapeute.




INTRODUCTION

I. DROIT DE L'ENFANT, DROIT ET DEVOIR DU PARENT.

II. CONSEQUENCES PSYCHOLOGIQUES, POUR L'ENFANT, DE LA SEPARATION DES PARENTS.

1) Refus, déni de la séparation.
2) Hypermaturité.
3) Aspects dépressifs.
4) Sentiments de culpabilité et de honte.
5) Difficultés scolaires.
6) Troubles somatiques et conduites régressives.
7) Agitation et agressivité.
Cool Angoisses de séparation.
9) Clivages.
10) Identifications "obligées".
11) Troubles de l'identité.
12) Conflits de loyauté.

III. LES RISQUES A L'ADOLESCENCE ET A L'AGE ADULTE.
1) Actes délictueux
2) Agressivité retournée contre soi.
3) Toxicomanie.
4) Difficultés affectives.
IV. DIFFICULTES RENCONTREES PAR LES ENFANTS BINATIONAUX EN CAS D'ENLEVEMENT ET DE RETENTION PROLONGEE.
1) Des privations ...
2) Droit de visite et ses difficultés.
3) Aspects juridiques.

CONCLUSION

BIBLIOGRAPHIE

INTRODUCTION.
C'est dans le contexte des séparations conflictuelles des couples mixtes binationaux, que nous constatons malheureusement l'intensification, ces dernières années, des enlèvements internationaux d'enfants. Ces enlèvements sont de différentes natures :
- soit, et c'est le cas le plus fréquent, le parent au moment de la séparation, prend l'enfant pour retourner dans le pays d'origine ou, à l'occasion d'un droit de visite, ne ramène pas l'enfant. C'est une volonté quasi délibérée de soustraire l'enfant à l'autre parent, une attitude de
toute puissance, parfois "légitimée" par un droit parental exclusif donné par la juridiction de son propre pays.
- soit c'est un enlèvement plus "réactionnel", en désespoir de cause, à la suite de l'impossibilité de revoir son enfant et d'avoir quelque contact que ce soit avec lui, l'autre parent l'en empêchant.
Evidemment, aussi bien dans un cas que dans l'autre, ce passage à l'acte est regrettable, et rien n'est résolu ni pour l'enfant ni pour les parents.
Mais plus encore que l'enlèvement, c'est la rétention prolongée d'enfant par l'un des parents, le plus souvent alors accompagnée d'une dévalorisation de l'autre parent, qui est extrêmement traumatique, destructrice et dévalorisante en retour pour l'enfant. C'est une véritable prise d'otage, qui met l'enfant dans une grande fragilité psychologique au moment de la situation conflictuelle, mais aussi pour l'avenir.
Insistons sur un point que l'on pourrait avoir tendance à oublier : la situation d'enlèvement et de rétention d'enfant est avant tout corrélative d'un conflit de couple très complexe et douloureux. Les complications en lien avec les aspects de mixité bi-nationale, et donc d'éloignement, de lois différentes voire antagonistes, ne viennent que s'y surajouter.
Ainsi, d'une part, la résolution des problèmes juridiques internationaux, pour autant qu'elle puisse advenir comme nous pouvons l'espérer, ne fera pas l'économie de la nécessité de l'atténuation du conflit de couple.
D'autre part, et dans le même ordre d'idée, les difficultés psychologiques des enfants enlevés et retenus de façon abusive, sont avant tout des difficultés d'enfants de parents séparés englués dans un conflit aigu, qui de surcroît sont soumis à une situation de stress, situation qui mériterait par la suite un développement particulier.

I. DROIT DE L'ENFANT, DROIT ET DEVOIR DU PARENT.
Il est aujourd'hui unanimement reconnu, que l'intérêt de l'enfant, à la suite d'une séparation des parents, est de conserver des relations personnelles suivies avec ses deux parents.
Et pourtant l'expérience montre que cette nécessité d'une évidence criante est loin d'être respectée.
C'est un constat général puisque, en France, nous rappelle G. POUSSIN (11) psychologue, " le drame est que la moitié des enfants ne voient plus au bout de deux ans le parent avec qui ils ne vivent pas... ) La question n'est pas celle du père ou de la mère, de l'homme ou de la femme, mais du parent, peu importe son sexe, qui disparaît". Le plus souvent, cette "disparition" est liée à l'empêchement de pouvoir exercer correctement son droit de visite.
L' intérêt de l'enfant, cité plus haut, est même érigé en "droit de l'enfant", nous rappelle Isabelle Sayn, chargée de recherche au CNRS (12) :
"Au terme de l'article 9 de la Convention internationale sur les droits de l'enfant, les Etats doivent veiller à éviter la séparation de l'enfant de ses parents (alinéa 1), ensuite, si la séparation se révélait nécessaire, veiller au maintien des relations personnelles de l'enfant avec ses deux parents (alinéa 2) dans la Convention, l'obligation faite aux Etats de veiller au maintien des relations personnelles n'est absolument pas soumise à la condition d'être titulaire d'une autorité sur l'enfant, la qualité de parent y suffit : le droit au maintien des relations personnelles n'est alors plus conçu comme un droit civil, mais comme un droit de l'homme."
Le droit du parent à conserver des relations personnelles avec son enfant, résultant du simple lien de filiation, se traduit d'une part par les droits de visite et d'hébergement, d'autre part par le droit de correspondance.
Mais pour le parent il ne s'agit pas seulement d'une question de droit mais aussi de devoir qui est en jeu. Un parent qui a mis au monde un enfant et l'a reconnu est responsable devant la loi, devant l'enfant, et devant lui-même. C'est une responsabilité légale et humaine d'une extrême
importance. Lorsqu'un parent enlève et maintient son enfant hors de portée de l'autre parent, ce dernier est empêché d'exercer ce devoir et cette responsabilité, ce qui est dommageable en fin de compte pour l'enfant et les deux parents,
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MessageSujet: Re: Enlevement, rétention abusive d'un enfant par un parent...   Enlevement, rétention abusive d'un enfant par un parent... EmptyJeu 24 Jan - 15:06

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II. CONSEQUENCES PSYCHOLOGIQUES, POUR L'ENFANT, DE LA SEPARATION DES PARENTS
Un certain nombre de psychologues, de pédopsychiatres et de psychanalystes, ont eu à s'occuper d'enfants et d'adolescents à la suite de la séparation de leurs parents.

C'est le cas d'A. FREJAVILLE (Cool qui nous précise "En termes de réalité psychique, un enfant n'a pas "choisir" entre son père et sa mère (....) Habituellement, un enfant ne cesse de vouloir les réunir, ou à défaut les amener à se rencontrer, utilisant pour cela ses symptômes et ses
provocations. Quelle que soit la garde effective, une élaboration correcte de la séparation est possible si l'enfant peut garder des liens avec ses deux parents : tous les auteurs soulignent l'importance de ce point. Là encore, la qualité des liens est à considérer en termes de réalité psychique : un parent peut être longtemps éloigné de son enfant tout en continuant à
l'investir, ce qui se traduit par des contacts: médias (lettres, téléphone... ). Cela suppose que les adultes ne se disqualifient pas l'un l'autre dans leur discours, qu'ils admettent chez leur enfant l'investissement positif de leur conjoint passé. Dans le cas contraire, l'enfant peut se
sentir obligé de prendre parti et de s'y cramponner lorsqu'un des parents lui parait hostile ou dangereux tandis que l'autre multiplie les manœuvres séductrices".
Essayons de voir maintenant plus en détails quels sont les risques au niveau psychologique pour ces enfants, c'est à dire notamment comment ces derniers expriment leur souffrance liée à la séparation, souffrance qui est toujours présente, même si elle n'est pas toujours montrée.
Je tiens à souligner toutefois que les manifestations qui vont suivre ne sont pas à entendre dans un rapport de cause à effet stricto sensu par rapport à la séparation des parents. Il est en effet bien difficile et très complexe de savoir ce qui revient, dans les difficultés exprimées par
l'enfant, à la séparation elle-même, et ce qui revient aux situations en amont et en aval.
En amont, il s'agit de la dynamique familiale, du profil psychologique, voire psychopathologique des parents, l'état de crise du couple auquel l'enfant a été soumis. En aval, il s'agira plutôt de la capacité ou de l'incapacité des parents à gérer l'après- séparation, de pouvoir atténuer le conflit, de trouver des compromis, ou au contraire de le raviver et de l'entretenir. On peut en fait penser que tout le contexte est important et est à considérer, sans oublier la personnalité de l'enfant lui-même et ses ressources pour gérer intérieurement l'ensemble de la situation.
Autrement dit, parents et enfants ont leur façon personnelle de réagir face à une séparation, qui peut représenter plus ou moins un caractère traumatique. On ne peut pas dire, malgré ce qui est couramment véhiculé et admis, que la séparation des parents est traumatique en soi, ni pour eux-mêmes, ni pour leurs enfants. Cela dépend de ce qui s'est passé avant la séparation, comment cela s'est passé, de l'état psychologique de chaque protagoniste, de ce que peut réveiller la situation conflictuelle, et la situation de séparation-abandon, en lien avec l'histoire de chacun, et en particulier l'histoire de leur petite enfance.
Tous les enfants, après une dissolution familiale ne présentent donc pas systématiquement les symptômes et les troubles que je vais maintenant décrire, il faut plutôt voir les choses en terme de haut risque potentiel.

1) Refus, déni de la séparation.
L'enfant, fondamentalement, n'accepte pas la séparation des parents. Il a tendance à refuser les arguments et les signes objectifs qui seraient susceptibles de la confirmer, et il va développer une pensée, des fantasmes, niant cette réalité, ou bien qui iront dans le sens de réunir les parents à nouveau, une sorte de pensée nostalgique. Il peut tenter répétitivement de remettre ses parents ensemble, ou refuser toute parole concernant la séparation.
De ce point de vue, l'on voit bien comment certains enfants, dans un premier temps, sont peu réactifs, ont peu de manifestations au moment de la séparation, et qui, à l'occasion d'une nouvelle liaison, d'un remariage de l'un des parents, ou de la naissance d'un demi-frère ou d'une demi-soeur, commencent à aller mal, devant ce qui signe alors une situation de non-retour.

2) Hypermaturité.
Le conflit de couple montre bien souvent un débordement du côté des parents, débordement qui peut exposer l'enfant à être témoin de scènes difficiles, à être mêlé à une situation dont il devrait être protégé.
Le phénomène s'aggrave lorsqu'il lui est demandé de prendre parti pour l'un des parents, quelquefois les deux. L'enfant entre dans un monde qui n'est
justement plus celui de l'enfance, ce qui entraîne une façon de penser, des tentatives de compréhension, des attitudes qui ne sont pas de son age.
Souvent, nous dit M. MARCELLI on observe chez l'enfant une sorte d'hypermaturité, de sagesse et d'obéissance excessive : l'enfant "se prend en charge" ( ... ), ne fait pas parler de lui, parfois même aide directement l'un ou l'autre de ses parents. Cette « hypermaturité normative » représente en général un investissement défensif de "parentalisation" chez un enfant dont les parents vont mal, ont des comportements chaotiques ou incohérents, se dépriment, se suicident ... toutes choses qui peuvent surgir dans une histoire de divorce. Ces enfants-là, nous ne les voyons que plus tard, quand ils s'effondrent ( souvent au moment où leurs parents se sont rétablis mais entre temps, ils ont appris à ne pas faire confiance aux adultes).

3) Aspects dépressifs.
Les enfants ayant dû faire face à la séparation des parents sont bien souvent des enfants tristes. Une tristesse liée à la perte de la situation antérieure, celle où la famille était encore unie. Cet affect dépressif peut être en lien égaiement avec le sentiment d'être abandonné par le parent que l'enfant voit très irrégulièrement, et dans certains cas qu'il ne voit plus du tout. Sentiment qui peut être mêlé à de la jalousie, et/ou à de l'envie, l'enfant se questionnant sur la vie de celui ou celle qui devient plus ou moins hors de portée : avec qui le parent est-il, noue-t-il d'autres liens ?
Nous pourrions considérer d'un côté, en termes de réalité psychique, que le maintien du lien entre un enfant et son parent absent ne dépend pas de l'éloignement physique, encore faut-il qu'il puisse l'investir, qu'il n'en soit pas empêché, que le contact puisse être gardé par des lettres ou par le téléphone, ou dans la parole du parent présent. Par ailleurs, comme le souligne M. BERGER ( 3 ), "la trace de soi laissée dans la psyché de l'autre a un nom très simple, c'est la régularité, le respect du rythme des rencontres, quel que soit leur espacement, ce qui permet le souvenir et l'anticipation."A noter que le sentiment de tristesse peut s'accompagner d'une inhibition et d'un repli sur soi, d'un sentiment de solitude, d'impuissance et d'insécurité.

4) Sentiments de culpabilité et de honte.
Les éléments dépressifs peuvent être sur un versant mélancolique; l'enfant doit renoncer à une image idéalisée des parents ce qui est extrêmement difficile, douloureux, insupportable, et qui peut conduire à un sentiment de culpabilité important. Ici BERGER (2 ) nous précise encore : "l'enfant s'accuse d'être à l'origine de ce qui le déprime, soit ici d'être la cause de la séparation de ses parents, de son abandon, ou de leurs négligences éducatives ( ... ) Comme l'objet perdu, couple ou parent, est idéalisé, incritiquable, le sujet ne peut diriger contre cet objet la colère qu'il éprouve face à son absence, et il la retourne contre lui-même sous forme d'une autocritique, d'une auto-accusation sévère".
Une autre lecture peut nous ouvrir un horizon sur l'origine et la nature du sentiment de culpabilité chez l'enfant, dans un contexte de désorganisation familiale. Dans le même article que précédemment, D.MARCELLI (10) nous suggère cette proposition quelque peu provocante mais néanmoins juste : "Tapie dans un coin de sa conscience, siège chez tout enfant la crainte de voir ses parents se séparer. Enfoui dans un repli de son inconscient, siège chez tout enfant le désir de voir ses parents se séparer" Plus loin, il ajoute: " Ainsi le conflit externe à l'enfant (la séparation de ses parents) se double toujours d'un conflit interne intrapsychique (le désir oedipien d'avoir pour soi son parent, opposé au désir d'être protégé par le couple des parents". Lorsque le désir interdit trouve une possible réalisation, l'on sait bien le poids que cela représente pour le psychisme, combien cela nécessite de mécanismes de défense puissants et invalidants.
L'affect dominant semble être, au moment de la séparation, le chagrin associé à un sentiment de culpabilité, alors qu'ensuite ce qui domine est bien souvent la honte et la rancune. L'enfant se dévalorise, se perçoit comme mauvais.
"L'auto-accusation, souligne plus récemment M. BERGER (3), prend fréquemment la forme d'un sentiment plus ou moins caché de honte sur son origine", la séparation rendant les parents "non présentables", et encore une fois "l'enfant a tendance à retourner sur lui l'atteinte narcissique humiliante; c'est lui qui n'est pas de nature assez bonne pour conserver ses parents unis ou présents, et le sentiment même qu'il a de son origine et de son
identité est atteint à cette occasion".
Ce même pédo-psychiatre et psychanalyste, soulignera par ailleurs (2) que certains enfants, dans ce contexte, ont du mal à se représenter leur origine, leur conception
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5) Difficultés scolaires.
Les difficultés scolaires ne sont pas l'apanage des enfants de parents séparés, mais suite à la dissociation de l'unité familiale on peut observer une scolarité perturbée. Cela passe par des difficultés de l'attention et de la concentration, et une sorte de désinvestissement s'exprimant par une
baisse de curiosité, une lenteur, une passivité. Il arrive quelquefois que l'enfant refuse même d'aller à l'école. A l'inverse, l'enfant peut, dans une attitude défensive, surinvestir la scolarité.
Les problèmes scolaires peuvent également être en lien avec une difficulté de penser; l'enfant "malmené" de par la situation conflictuelle n'a pas l'esprit libre pour tranquillement rêvasser, et jouer avec ses représentations personnelles en accord avec son âge.

6 )Troubles somatiques et conduites régressives
Les symptômes suivants sont un appel à l'aide offrant à l'enfant, une phase de régression, face à la situation critique qu'il traverse. Ils permettent quelquefois aussi une atténuation relative du conflit du couple, les parents étant plus ou moins obligés de se rassembler, de trouver un accord autour de
l'enfant malade. ( Cela vaudrait également pour les troubles psychiques ).
Les plus fréquents sont les troubles du sommeil (difficultés d'endormissement, cauchemars, terreurs nocturnes), et de l'alimentation (tendances anorexique et/ou boulimique ), les maladies infantiles à répétition ( rhinopharyngites, otites...), les troubles digestifs ( maux de ventre, nausées, vomissements, diarrhées ... ), les manifestations cutanées, des sensations d'étouffement, asthme, tachycardie, ainsi que des conduites encore plus directement régressives comme l'énurésie et parfois même l'encoprésie.

7) Agitation et agressivité.
L'agressivité peut s'actualiser de façon agie par des actes violents, des caprices, des disputes, des attitudes favorisant les conflits. Elle exprime tout à la fois une colère intérieure et une lutte contre l'état de passivité de l'enfant, inhérent à la situation de séparation des parents et contre laquelle il était impuissant.
Il n'est pas impossible que certains états de crise ( passages à l'acte, pleurs, cris) aient pour vocation inconsciente de faire intervenir le parent éloigné, le parent proche pouvant se trouver démuni provisoirement. L'agressivité peut également s'adresser au parent rendu responsable du départ, de l'éloignement de l'autre parent. Enfin, l'enfant peut se manifester par des attaques incessantes du lien à autrui, répétant inlassablement ce à quoi il a été soumis.

Cool Angoisses de séparation.
Conjointement à cette attaque du lien à autrui, on peut noter une peur panique de perdre ce lien, précise M. BERGER (2). Ainsi certains enfants maîtrisent la relation, d'autres se placent dans une attitude de soumission et de passivité totale, ceci pour un certain nombre de raisons sur lesquelles nous reviendrons.

Par ailleurs, ces angoisses de séparation sont le reflet d'un sentiment de risque de répétition de l'abandon du parent resté proche, suite au vécu possible par rapport au parent éloigné : on m'a laissé une fois, pourquoi pas deux ? ...
Cela peut rendre l'enfant extrêmement dépendant à l'égard du parent avec qui il est resté, et de plus l'angoisse de séparation risque de déborder de la sphère familiale, par exemple à l'école.

9) Clivages.

Il peut être de deux natures:
Tout d'abord, selon M. BERGER, "il consiste à maintenir en soi la coexistence de deux modes de pensée antinomiques". Ce pourrait être sous la forme du discours suivant : oui, l'un de mes parents m'a maltraité; en même temps, ce n'est pas de sa faute, je l'aime et je veux rester avec lui. "Ce clivage permet de maintenir un lien positif avec le parent envers et contre tout, a de lourdes conséquences puisqu'il empêche l'accès à l'ambivalence. Les parents ne peuvent être à la fois aimés et critiqués, ils sont idéalisés par une partie du psychisme de l'enfant, redoutés et haïs par une autre partie, ces deux parties ne communiquant pas entre elles et étant maintenues bien séparées. (....) L'enfant en a besoin car il l'a mis en place pour éviter d'être débordé par de forts sentiments internes de rage, d'angoisse, d'impuissance, d'abandon". Une autre forme de clivage est celui effectué entre deux parents, l'un vécu ou représenté comme bon, l'autre comme mauvais. Parfois, c'est le parent éloigné qui est adulé, idéalisé, ce dernier n'étant pas identifié à la frustration représentée par la réalité au quotidien, comme le parent proche.
A l'inverse, l'enfant peut être soumis entièrement à l'opinion et au bon vouloir du parent qui s'occupe le plus souvent de lui, voire qui le maintient hors de contact de l'autre parent. C'est le "bourrage de crâne" qui est ici prévalent, avec une dévalorisation extrême de cet autre parent, souvent sous la forme de dangerosité ( présenté comme abandonnant, violent, immature, abuseur ..).

10) Identifications "obligées".
"Les dysfonctionnements entre des parents séparés, nous explique A.FREJAVILLE (Cool, sont également responsables d'identifications pathogènes, telles que les identifications au parent abandonnant ou au parent abandonné, des identifications à l'agresseur ou à la victime, mais aussi des identifications au parent triomphant, omnipotent ou au parent haï, méprisé, disqualifié. Ainsi les enfants manipulés deviennent-ils manipulateurs; ainsi les enfants ignorés deviennent-ils insupportables".
J'appelle ces diverses identifications, des identifications "obligées", dans le sens où l'enfant a très peu de marge de manoeuvre, et que ses choix identificatoires sont plutôt le reflet d'une tentative de survie psychique, provisoire il faut l'espérer. Nous sommes en présence ici, pour l'enfant, d'un empêchement du jeu identificatoire souple, souplesse que l'on est en droit d'attendre avec deux parents unis et qui se respectent.
M. BERGER ( 2) insiste, pour sa part, sur l'identification de l 'enfant, au parent qui se désigne comme lésé, ou au parent,vécu comme le plus fragile, parent qu'il va se sentir obligé de protéger. Cet auteur nous rappelle qu'il s'agit d'une des formes de ce que S, Ferenczy ( 7) a nommé "le terrorisme de la souffrance" : Un parent "qui se plaint continuellement de ses souffrances peut transformer son enfant en une aide soignante, c'est à dire en faire un véritable substitut maternel, sans tenir compte des intérêts propres de l'enfant".
Dans le même mouvement, "il est fréquent que le parent qui réagit plus sainement et tente d'éviter à son enfant d'être pris dans le conflit du couple, soit ressenti par l'enfant comme moins fragile, et c'est contre lui que sera tournée l'agressivité que l'enfant ressent face à la situation de séparation". Une autre identification "obligée" est celle au parent absent. C'est une façon pour l'enfant de rester dans un "bon" contact fantasmatique avec lui. Mais cela peut prendre un caractère plus ou moins pathologique et dramatique, dans la mesure ou l'enfant n'a pas d'autre solution que de se
conformer à l'image du parent absent, véhiculée par le parent avec qui il vit.
" Il arrive parfois, nous dit E.J. ANTHONY (1), qu'il y ait une collusion inconsciente entre parent et enfant pour recréer 1'absent par identification de l'enfant aux traits de caractères parentaux ( .... ) Celui qui a la charge de 1'enfant lui fait jouer le rôle de l'absent et l'enfant donne à celui avec lequel i1 est, le rôle de l'absent. Il y a alors dans cette situation tout le potentiel de troubles que contenait la relation conjugale antérieure au divorce".

11) Troubles de l'identité.
On voit bien le risque que comportent les injonctions identificatoires dans l'affermissement de l'identité de l'enfant. Lors de séparations, avec conflit aigu, l'enfant est au centre d'enjeux multiples, de projections fortement pathogènes, et est censé remplir divers rôles. Il est soumis aux convictions puissantes de chacun des parents, à leur "vérité", chacun protégeant son narcissisme.
C'est ce qui peut faire craindre, comme le souligne C. CHILAND (6 ), l'éclosion chez l'enfant d'une "personnalité dite en faux self, dont les pensées, les sentiments ne communiquent plus avec le noyau profond, pulsionnel de la personne", personnalité bien particulière qui pourrait être illustrée par cette parole d'un personnage pirandellien dans "A chacun sa vérité" : " Pour moi, je ne suis personne ! personne! Je suis ce que 1'on croit que je suis".
Par ailleurs, la question de l'identification sexuée est également ici enjeu, comme nous le précise encore E.J. ANTHONY (1) en donnant cet exemple: "la mère plongée dans son chagrin et sa colère essaie de forcer l'enfant à s'identifier à elle, d'en faire un prolongement d'elle-même si possible net, propre et féminin. Son fils fera alors le dur pour éviter de prendre une attitude passive, impuissante et non masculine, ou bien il refusera de jouer un rôle masculin dans la famille non seulement à cause de l'idée de vulnérabilité qui y est associée, mais à cause de la fureur et de la faiblesse qu'a provoquées en lui le fait d'avoir été abandonné par son père. ( ... ) La phase de développement dans laquelle se trouve l'enfant influe bien sûr sur le tableau des symptômes qu'il présente".

12) Conflits de loyauté.
J.L. LE RUN, psychiatre, a consacré un article à cette question; il nous dit : "Les conflits de loyauté naissent lorsque deux loyautés viennent à s'opposer, à se contredire, plongeant le sujet qui en est le siège dans un dilemme : être obligé de trahir la loyauté envers une personne pour être fidèle à l'autre et vice versa. Situation ou l'on se retrouve de toute façon perdant". (9)
Plus tard, il ajoute :"le conflit de loyauté se présente comme un choix imposé et impossible entre l'un ou l'autre parent autour de telle ou telle décision, tel ou tel enjeu. Il prend souvent la forme d'un secret, par exemple: "Ne dis surtout pas à maman qu'on est sorti tard le soir, sinon elle ne voudra plus que tu viennes me voir..." Le secret lie celui qui en est le dépositaire par la menace faite d'un retrait d'amour, de vengeance, de sanction, ou d'une catastrophe, s'il était trahi ( ... ). En écartelant l'enfant entre deux exigences, les conflits de loyauté l'exposent au choix impossible et à la problématique de la trahison avec son lot de culpabilité. Peu de solutions s'offrent à lui : trahir l'un, trahir l'autre, s'annuler ou encore se couper en deux, se cliver ou, s'il est plus grand, abandonner le terrain aux deux combattants ( ... ). A la limite le désir est atteint : l'enfant va s'interdire tel ou tel sujet , et même d'y penser pour éviter le conflit et lors se constituer une zone où il est défendu de désirer".
Cela rejoint les réflexions de M.BERGER (2) qui lui insiste sur le fait que " les enfants alors se trouvent dans une situation leur interdisant d'aimer deux personnes à la fois", ajoutant que parfois "simplement penser au parent absent en présence du parent présent risquerait de lui faire perdre l'amour de ce dernier".
A.FREJAVILLE souligne pour sa part que les conflits de loyauté, également décrits par BOURGUIGNON (4 ), ou d'allégeance mis en évidence par WALLERSTEIN et KELLY (14), ou encore d'obédience explicités par BRUN (5) "mettent l'enfant en demeure de renoncer soit à son objet d'amour hétérosexuel, soit à son investissement du parent du même sexe, fondateur des identifications secondaires".

III. LES RISQUES A L'ADOLESCENCE ET A L'AGE ADULTE
Les conduites et les symptômes les plus couramment relevés sont les suivants, et sont une tentative désespérée, dans l'acte, non mentalisée, de sortir d'une situation enkystée depuis l'enfance. Ils sont le témoin également d'un désinvestissement précoce des parents sur qui ils ne pensent pas pouvoir compter, ou peut-être d'une ultime provocation pour les mobiliser.

1) Actes délictueux.

Ils sont fréquents chez les adolescents et chez les jeunes adultes, et peuvent être considérés à la fois comme un déplacement du conflit parental sur une scène extra-familiale, et comme un appel à la loi (conduites illégales, vols, agressions ... )
2) Agressivité retournée contre soi.

Cela peut aller des symptômes dépressifs légers jusqu'à la tentative de suicide ou un suicide. Cela peut prendre la forme de conduites à risques, masochiques, auto-punitives, d'accidents divers...
3) Toxicomanie.
Elle est à la frontière, elle condense les différents troubles cités précédemment. J.L.LE RUN (9 ) nous précise que "l'usage de la drogue permet de s'abstraire de la réalité, de mettre à distance les objets parentaux en trouvant un nouvel objet au début toujours disponible. La drogue émousse la douleur affective, satisfait le besoin de punition né de la culpabilité, permet de retrouver un 1ien régressif, oral et pour un temps non conflictuel".

4) Difficultés affectives.
"Ce qui est atteint chez l'enfant, souligne M BERGER (2), c'est la représentation du lien entre homme et femme, dont il découle plus tard une incapacité de se représenter positivement les relations avec les personnes de l'autre sexe". L'on pourrait dire aussi qu'il y a une réelle difficulté à se représenter ne serait-ce qu'un couple parental, ce qui peut rendre problématique à l'âge adulte la possibilité de fonder à son tour sa propre famille.
On note parfois chez l'adolescent, le choix prématuré d'un partenaire amoureux, probablement pour faire face aux angoisses de séparation toujours présentes, leurre par rapport à un pseudo désinvestissement parental, et illusion d'un nouvel objet d'amour salvateur.
Enfin, toutes ces questions s'intriquent avec celles de l'identité sexuée et sexuelle. A l'âge adulte, être un homme ou être une femme ne va pas de soi quand cette identité est imprégnée du conflit parental, des identifications particulières qui en découlent, des conflits de loyauté, de la difficulté d'appartenir à un sexe qui ne soit pas entaché de dévalorisation et/ou d'humiliation.
L 'essentiel pour chacun des deux sexes étant la possibilité d'une bisexualité inconsciente bien intégrée.
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MessageSujet: Re: Enlevement, rétention abusive d'un enfant par un parent...   Enlevement, rétention abusive d'un enfant par un parent... EmptyJeu 24 Jan - 15:08

suite et fin................

IV. DIFFICULTES RENCONTREES PAR LES ENFANTS BI-NATIONAUX EN CAS D'ENLEVEMENT ET DE RETENTION PROLONGEE.
Il est évident que toutes les données relevées plus haut sont exacerbées lorsqu'un enfant est maintenu de façon arbitraire par l'un des parents, hors contact de l'autre parent, au-delà des frontières, comme cela se passe malheureusement très fréquemment suite à un enlèvement et à la non-restitution de l'enfant après un droit de visite.
Lorsque parfois le contact a pu être rétabli, le plus souvent après de complexes, douloureuses et coûteuses démarches juridiques dans les deux pays, l'obtention, le maintien et le déroulement des droits de visite ne se font pas sans un certain nombre de difficultés.
1) Des privations
La distance géographique est une dimension qui ne facilite, ni la reprise de contact ( il est beaucoup plus difficile de retrouver un enfant à l'étranger ), ni la possibilité d'entretenir le lien entre l'enfant et le parent avec qui il ne vit pas; les centaines voire les milliers de kilomètres qui les séparent, nécessitent des voyages dont l'organisation et le coût risquent d'être limitants par rapport à la fréquence des visites. Dans la situation d'absence totale de contact, l'enfant est non seulement totalement privé de l'un de ses parents, d'un frère ou d'une soeur, mais aussi de la famille élargie du parent exclu, en particulier des grands parents.
L'enfant n'a plus accès, ni à l'une de ses cultures d'appartenance, ni à la langue qui en est à la fois le témoin et le support, langue qui contient en elle même une dimension affective considérable. L'enfant, avant même sa naissance, a une perception de la voix de ses deux parents.
Ensuite, il sera très rapidement bilingue, dans la mesure bien sûr ou chacun des parents lui a parlé dans sa langue d'origine, bilinguisme qu'il risque de perdre rapidement s'il n'est pas entretenu. Tous ces éléments privent l'enfant d'une partie de son identité.
Une toute autre question, qui concerne a priori avant tout les parents, est celle du "gel du processus de séparation" lié à l'entretien du conflit aigu ou à la disparition totale et parfois soudaine de contact entre eux. Il ne suffit pas de ne plus se voir pour penser que l'on est séparé. Une véritable séparation est plus un processus qu'un acte unique, cela nécessite du temps, une succession de phases, ce qui est totalement entravé dans les situations de rupture telles que nous les rencontrons ici.
C'est un phénomène qui a un réel impact sur l'enfant, qui d'une part a bien souvent subi le coup d'une séparation brutale suivie d'une disparition, et d'autre part qui est resté auprès d'un parent qui n'a pas accès à l'ambivalence envers l'autre parent; et comme nous l'avons vu, l'enfant, dans une dépendance extrême, a peu de marge pour se dégager des projections parfois puissantes et dévastatrices du parent proche.
2) Le droit de visite et ses difficultés.
La reprise du contact entre enfant et parent lors des droits de visite peut être une véritable épreuve. Outre le problème de la langue, les parents n'étant pas toujours bilingues, les rencontres, que l'on ne voudrait voir que comme heureuses, ne peuvent être dissociées du lourd passif conflictuel, dont le droit de visite est lui-même une conséquence. Dans un premier temps, la tonalité des retrouvailles va différer selon le temps qui s'est écoulé depuis la séparation et l'enlèvement.
Quand ce temps écoulé est très important, il faut en particulier pour l'enfant, un moment de transition avant qu'il puisse "re-trouver" son parent, s'y autoriser. Parfois, c'est de façon agressive que se manifeste l'enfant à l'égard du parent qu'il revoit, que cela soit dans une attitude de retrait, de résistance passive, ou bien plus directement par des propos désobligeants, des reproches, voire des insultes ou des coups.
Ces manifestations, très douloureuses à vivre pour le parent, sont le plus souvent provisoires et petit à petit, dans la mesure où les visites sont régulières, où l'enfant peut les anticiper, le lien se reconstitue de façon plus harmonieuse.
Des témoignages très émouvants de parents montrent comment, face à la difficulté de renouer le dialogue avec leur enfant, au moins dans un premier temps, ils ont recouru à des jeux, à des jouets ( ex : une poupée ... ) pouvant médiatiser la relation, et parfois permettre l'expression des affects, des émotions de l'un et de l'autre. Bien évidemment, le déroulement de ces droits de visite est intimement lié à la possibilité progressive des parents de déconflictualiser la situation.
3) Aspects juridiques
Je ne m'étendrai pas sur cette question, n'étant pas le plus qualifié, et je me limiterai à souligner quelques points. Lors d'enlèvements internationaux d'enfants, deux cas de figure, schématiquement, sont les plus fréquents:
- soit il s'agit d'une mère Française ayant un enfant qui a été enlevé par le père originaire d'un pays du Sud ( Maghreb, Turquie, Roumanie....) pays où la juridiction donne les pleins pouvoirs à ce dernier.
- soit il s'agit d'un père Français dont l'enfant a été enlevé par la mère, originaire d'un pays du Nord ( Allemagne, Pays Nordiques-), pays ou cette fois l'exécution des lois, les décisions pour l'enfant sont laissées au libre arbitre de la mère.
A partir de là, le parent privé de son enfant et qui tente de faire exercer ses droits, s'engage dans un marathon juridique exténuant qui s'apparente bien souvent à une longue traversée du désert. De plus, la lenteur des procédures et de l'exécution des décisions sont incompatibles avec la notion d'urgence pour l'enfant qui est soumis à une situation traumatique. En effet, pour l'enfant, chaque jour compte, plus le temps passe et maintient la situation en l'état, plus les séquelles risquent d'être importantes. Par ailleurs, la coexistence de deux décisions de loi qui sont contradictoires entretiennent le bras de fer et les passages à l'acte des parents.
Enfin, la notion sacrée de l'intérêt de l'enfant" recouvre des valeurs bien différentes selon les pays. A titre d'exemple, en Allemagne, l'accession pour l'enfant à ses deux parents ne semble pas faire partie des priorités. Au même titre, comme le souligne Mme THOMAS-SASSIER (43), magistrat, cela "peut aller jusqu'au changement du nom patronymique de l'enfant qui va prendre celui du nouveau conjoint ou compagnon de la mère (la législation de certains Etats tel l'Allemagne favorise en effet cette substitution qui permettrait une meilleure assimilation). Une adoption peut même venir couronner ce processus inexorable d'oubli quand le parent victime a, par lassitude, lâché prise". Comment ne pas penser que cet effacement du nom du père" et de la filiation aura des conséquences catastrophiques à long terme pour l'enfant ...
CONCLUSION.
La résolution d'une issue face au drame de l'enlèvement international d'enfant suivi d'une rétention abusive, ne pourra se faire que par deux voies complémentaires, même si elles ne paraissent pas toujours facilement conciliables.
Tout d'abord, la nécessité d'entendre la souffrance de l'enfant et de lui donner les moyens de la soulager, grâce à un soutien psychologique. Dans le même mouvement, l'importance du désir chez les parents d'apaiser le conflit pour dégager l'enfant de la place d'objet manipulable et d'otage.
Cela implique que les deux parents s'interrogent sur leur propre état psychique, états qui ont notamment conduits à cette situation dans laquelle ils sont englués. Cela peut également déboucher sur une démarche psychothérapeutique.
Par ailleurs, la nécessité de faire valoir ses droits de parent dans les deux pays. Pour que cela devienne possible, et que les décisions soient exécutoires et exécutées, la meilleure issue semble la création d'une Cour internationale qui pourrait être spécialisée dans les contentieux des couples mixtes bi-nationaux, une Cour, une juridiction neutre, dégagée des partis pris nationalistes et protectionnistes, qui remplirait enfin sa fonction de Loi et de tiers, et qui faciliterait la libre circulation des enfants entre les deux pays, leur restituant ainsi l'ensemble de leur environnement affectif et leur double culture.
Dans cette attente, peut-on espérer que les décisions dans chaque Etat, concernant la résidence de l'enfant, s'inspirent de plus en plus de la loi californienne : que l'enfant puisse vivre auprès du parent facilitant au mieux l'accès à l'autre parent ...
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